Joël Tchieno Ngouana, chercheur de l’Institute for Gender Equality and Disability (IGED) du CRIC a pris part aux Journées d’études sur le thème « Questions de genre dans la recherche » organisées par la HEH, l’UMONS et la HEPH- Condorcet à l’UMONS les 23 et 24 mai 2025. Intervenant dans l’axe 3 : Sciences humaines : Télétravail, syndicalisme, genderbudgeting et ecoconception, il a présenté une communication sure : « Genre et budgets : quand les questions d’égalité de genre s’invitent dans les budgets » (Voir le programme : ici
Joël Duclair Tchieno Ngouana part du constat selon lequel, l’action publique en tant que mode de régulation des rapports sociaux, ont pendant longtemps été analysés de manière neutre. La dimension genre était faiblement étudiée. Ce n’est qu’à partir de 1995, à la faveur de la Conférence de Pékin, que la dimension genre dans les politiques publiques a été abordée avec plus d’acuité. Avec l’introduction du concept de gender mainstreaming, la dimension genre devait plus régulièrement être prise en compte dans l’ensemble des politiques publiques.
Dans la foulée, les instruments d’action publique eux aussi ont été concernés. Étant donné que les budgets constituent un instrument incontournable de l’action publique, leur mobilisation permet aux gouvernements d’ « affirmer leurs objectifs et leurs priorités pour l’ensemble de l’action publique » (Bezès & Siné, 2011, p. 69). Ainsi, les budgets, généralement considérés comme neutres, ont été analysés, pour montrer comment ils produisaient des effets différents chez les hommes et les femmes. La budgétisation sensible au genre, engagée plutôt en Australie (1984), a suscité un intérêt certain et, depuis lors, elle est devenue un outil majeur de recherche des inégalités de genre dans plusieurs pays du monde, dont la Belgique.
À partir de ce constat, Joël Duclair Tchieno Ngouana en s’inscrivant dans l’analyse de l’action publique à partir de ses instruments, a interrogé les enjeux et les contraintes de la mise en œuvre de la budgétisation sensible au genre en Belgique.
Les analyses de Joël Duclair Tchieno Ngouana s’appuient sur les données de type qualitatif, collectées dans la documentation diverse sur les questions de genre et de budget, ainsi que sur un ensemble d’entretiens menées auprès des acteurs et actrices de l’action publique en Belgique. Il en ressort ainsi que les enjeux de la BSG sont d’ordre politico-juridique, idéologique et stratégique. Les contraintes quant à elles seraient d’ordre politique, institutionnel, cognitif et culturel.
