L’Université d’Angers a acceuilli le 4e Congrès annuel de la Chaire Internationale Mukwege qui s’est tenu du 5 au 7 juin 2024à la Faculté de Faculté de Droit, d’Economie et de Gestion de ladite université, sur le thème : « Violences Sexuelles & Enfance en Guerre (VSEG) ». Ce 4ème Congrès annuel a réuni des chercheurs de diverses disciplines (corps médical, psychologues, juristes, anthropologues, politistes, etc.) travaillant sur le thème des violences sexuelles commises en temps de conflit armé affectant les enfants.
Le CRIC était représenté à ce 4e Congrès par son Directeur exécutif, Boris Metsagho Mekontcho, par ailleurs membre du Réseau de recherche du projet VSEG (Violences Sexuelles & Enfance en Guerre). Il a présenté une communication orale intitulée : « l’invisibilisation des violences sexuelles et sexistes liées au conflit armé sécessionniste au Cameroun », s’insérant dans la session parallèle intitulée « perspectives nationales », présidé par Lina Biscaia, Head of the UNITAD Iraq’s Gender and Children Unit.


Le chercheur a montré que : « le conflit armé dans le Cameroun anglophone depuis 2017 est le théâtre des violences sexuelles et basées sur le genre. Malgré leur diversité, leur ampleur et leurs conséquences, ces violences sexuelles sont invisibilisées. Elles bénéficient d’une grande impunité alors qu’elles constituent une horrible violation des droits de l’homme et du droit international. À ce jour, les survivant.e.s ne sont ni reconnu.e.s, ni protégé.e.s et prises en charge et n’ont pas accès à la justice. Il.lle.s sont oublié.e.s et se murent dans le silence ».



Les résultats présentés par le chercheur ont mis en évidence le caractère construit de ce phénomène, qui découle de l’agrégation d’une diversité de facteurs ou de mécanismes à savoir : « les mécanismes socioculturels reposant sur le déni généralisé des violences sexuelles et de leur banalisation ; la faillite de l’État de s’acquitter de ses obligations internationales en matière de lutte contre les violences sexuelles en temps de guerre et d’accompagnement du retour de la paix ; l’occultation du conflit aussi bien par les autorités publiques camerounaises que par les groupes armés non-étatiques séparatistes qui a amené à l’invisibilisation de plusieurs crimes commis comme les violences sexuelles ». Il a préconisé quelques pistes de solutions pouvant permettre de briser le cycle de silence et d’invisibilisation des violences : « la création d’espaces sûrs de la libération de la parole des survivant.e.s, la reconnaissance collective des crimes sexuels et de leurs victimes, la mise en place d’une stratégie nationale de justice transitionnelle et la nécessité d’une prise en charge holistique des survivant.e.s. des violences sexuelles ».
Cette participation du Dr. Metsagho Mekontcho Boris a été rendu possible par l’appui gouvernement français via le Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France au Cameroun.
Découvrez la vidéo de cet évènement ainsi que les celles des autres sessions enregistrées lors du Congrès sur la chaîne YouTube de l’Université d’Angers :